Après avoir usé ses semelles pendant 4ans pour réclamer sa place à la présidence, après avoir balayé du revers de mains tous les dialogues et après avoir instauré des pratiques inciviques en collaboration avec la désormais coquille vide, le CST, pour crier « l’illégitimité » de Faure au pouvoir, Fabre vient de poser un acte qui surprend plus d’un. En effet, c’est avec euphorie que le Président de la République autoproclamé de 2010, Jean-Pierre Fabre a annoncé qu’il a adressé un courrier au président de la République Faure Gnassingbé.
Il affirme avoir demandé dans sa lettre au Chef de l’Etat d’ouvrir un dialogue sur les réformes politiques et constitutionnelles. Ce geste de Fabre est surprenant et suscite alors quelques interrogations. Jean-Pierre Fabre reconnait-il enfin Faure Gnassingbé comme son Président ? Lui et son parti pourront-ils effectivement prendre part au dialogue si le Président Faure accordait une suite favorable à sa demande ? Si le président autoproclamé de 2010 sort encore tous les samedis dans les rues de Lomé, c’est pour réclamer sa soi-disant victoire aux élections présidentielles de mars 2010. Ainsi, a-t-il boycotté tous les dialogues instaurés par le Chef de l’Etat et le Gouvernement pour discuter des réformes institutionnelles et constitutionnelles. Son entrée au CST a aussi intensifié ses basses besognes qui selon lui pourront l’ouvrir les portes de la présidence. Avecson coordonnateur Zeus Ajavon ils ont initié les concepts « Faure doit partir »,« les derniers tours de Jéricho » qui vont coïncider avec les incendies des marchés pour faire partir Faure. Ils ont même appelé la population à la désobéissance civique qu’ils n’ont pas levée jusqu’à ce jour. Même s’il n’avait pas pris l’habitude de présenter ses vœux au président, les observateurs avisés espéraient le voir se prêter à cet exercice cette année avec sa casquette de leader de l’opposition mais ce n’était pas aussi la bonne occasion pour lui de voir Faure. Spécialisé dans le boycott de tout dialogue dont le CPDC Rénové qui a permis aux acteurs politiques de prendre des décisions courageuses dont la limitation du mandat présidentiel, bon nombre de personnes doutent encore de la disponibilité de l’ANC à discuter avec le pouvoir. Ce parti pousse plutôt les autres partis à discuter avec le pouvoir afin de profiter des retombées des discutions. Fabre était le premier à jeter de la pierre aux autres partis de l’opposition pour avoir participé aux dialogues qui ont abouti à l’organisation des élections. Et pourtant c’est l’ANC qui a plus profité du dernier dialogue préélectoral avec l’affaire des 240 millions. Certaines personnes affirment même que c’est l’obtention des 240 millions qui aiguise l’appétit du dialogue au sein de l’ANC. Du moment où les leaders de l’ANC pourront gagner d’autres millions, ils n’hésiteront pas à prendre part au dialogue mais sans retombées financières, le parti de Fabre trouvera toujours des raisons de fuir le dialogue. Avec l’histoire des 240 millions, le mémorandum de l’UFC, le courrier envoyé à Faure à l’insu des autres opposants, la population connait désormais ce à quoi ressemble l’opposition radicale. Fabre ne prend aucune décision pour le bien être de la population mais plutôt pour le bien être de sa poche et celle de sa bande.
Wara N°019 du 20 Février 2014
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