Lorsqu’il avait été révélé par certains confrères qu’un projet d’attaque des journalistes serait en cours de préparation, personne n’avait voulu croire et les gens à tort voyaient du côté du pouvoir en place. Aujourd’hui, ce qui se passe avec la radio KANAL FM, vient peut-être éclairer plus l’opinion et nous amène à plusieurs interrogations.
Serions-nous en plein pied dans la phase d’exécution de ce sinistre projet ?
A chacun d’y réfléchir. En effet, le mercredi dernier, la radio KANAL FM recevait une correspondance de Patrick LAWSON qui n’était rien d’autre qu’une réaction suite au passage de son collègue DJIMONGOU de l’Union des Forces de Changement (UFC) sur les antennes de la même radio.
La veille, l’honorable DJIMONGOU avait fait des déclarations à l’encontre de Patrick LAWSON et celui-ci a estimé que ces déclarations étaient une atteinte à son honneur. Selon les informations, le député DJIMONGOU a laissé entendre que l’honorable Patrick se serait fait payer une voiture par l’ex député Kpatcha GNASSINGBE actuellement incarcéré à la prison civile de Lomé dans l’affaire d’atteinte à la sureté de l’Etat. Des déclarations que Patrick LAWSON réfute dans sa correspondance adressée à KANAL FM. Aussi, dans cette correspondance, le député Patrick LAWSON choisit-il de mettre en garde la radio en des termes qui s’apparentent plutôt à des menaces. Quelques jours plus tard, c’est au tour du chargé à la communication de l’ANC Éric DUPUY de monter au créneau. Dans un élan aussi maladroit qu’indigne, il croit pouvoir donner des leçons de morale sur l’éthique et la déontologie en matière de journalisme, en allant piocher une loi française relative à la liberté de la presse sur le net et là brandir. On parle du Togo, M. Éric DUPUY aurait pu être intelligent en utilisant les textes togolais qui étaient bien à sa portée. Non seulement, il ne l’a pas fait mais aussi, il a mal interprété ce qu’il considère être la déontologie et l’éthique en matière de presse.
Lorsque les gens estiment être diffamés, la plus simple des démarches à faire c’est de solliciter la même antenne pour répondre. Ou carrément porter plainte pour diffamation contre celui ou celle qui a diffamé. En l’état actuel des choses, l’honorable Patrick LAWSON aurait pu porter plainte contre le député DJIMONGOU s’il estime que son honneur a été bafoué. Ou bien, lorsqu’Éric DUPUY s’est transporté à la radio KANAL FM après, il aurait pu être plus convainquant en apportant un démenti avec la preuve aux déclarations de DJIMONGOU, que de s’attaquer aux journalistes. Comme en journalisme, en politique il y a aussi de l’éthique et de la déontologie. Combien de fois les responsables de l’ANC ont-ils appliqué ces règles ? Au contraire, c’est une des radios privées de la place qui servait de créneau pour Éric DUPUY et ses patrons pour dénigrer les institutions de l’Etat. Un adage ivoirien dit que lorsque tu regardes le derrière de ton ami, sache qu’il y a quelqu’un qui regarde aussi ton derrière. Les responsables de l’Alliance Nationale pour le Changement en l’occurrence Patrick LAWSON et Éric DUPUY devraient le savoir. Il a suffi que le Député de l’Union des Forces du Changement (UFC), le parti auquel ils ont appartenu, fasse des déclarations qu’on voit autant d’agitations. « Ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas que l’on vous fasse » dit-on souvent. Que de s’en prendre à la radio et à ses responsables qui jusqu’à preuve de contraire n’ont pas failli, on aimerait voir l’Honorable Patrick LAWSON laver l’affront en assignant son collègue DJIMONGOU en justice afin de lui demander d’apporter la preuve de ce qu’il avance.
Le Messager N°387 du 12/03/2014
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