La sortie médiatique du CAP 2015 du mardi 11 août à l’hôtel Ibis sur le fond, n’avait rien d’une sortie politique.
D’abord le cadre. Cette conférence s’est tenue dans un cadre neutre, alors que normalement, elle devait avoir lieu au siège de l’un des partis membres de la coalition comme les responsables de ce regroupement en avaient l’habitude. D’ailleurs, la probabilité était plus forte pour que cette conférence ait lieu au siège de l’ANC, parti qui a réussi à phagocyter les autres en vue de donner à Jean-Pierre FABRE toutes les considérations dues à son rang. Même si certaines langues disent que la délocalisation de la conférence de presse tenait compte de certaines raisons qui ont fait quitter tout dernièrement le Docteur Georges Kouessan de Santé du Peuple, le cadre choisi a enlevé à la conférence de presse, la solennité politique qui devrait accompagner l’évènement.
Ensuite, la conférence avait plutôt l’air d’une sortie d’une organisation associative. Et pour preuve, le grand déballage annoncé à cor et à cri n’a pas eu lieu. Francis Pedro Assiongbon AMUZUN qui était annoncé comme présentateur de ce grand déballage, était écarté de la table d’honneur et perdu dans la masse des invités malgré son costume tiré à quatre épingles.
Aussi, les points abordés au cours de cette sortie médiatique portaient plus sur les aspects sociaux notamment sur l’amélioration des conditions de vie des ouvriers des différentes usines extractives et minières, que sur les sujets politiques annoncés. Cette démarche, même si elle ne donne pas tout de suite une réponse claire par rapport aux attentes de la population vis-à-vis du scrutin présidentiel d’Avril 2015, a au moins le mérite de s’intéresser aux préoccupations d’une partie des citoyens togolais dont le sort se joue comme entre le marteau et l’enclume.
Ceci fait dire à certains que les responsables du CAP 2015 sont plus à l’aise dans le registre syndical que sur l’arène politique. Pour soutenir cette allégation, ils avancent que politiquement, Jean-Pierre FABRE s’est, au cours de cette conférence, contenté de réclamer sa «victoire» sur la base d’une démonstration tout aussi magique qu’anachronique qu’on lui aurait servie après la douche froide qu’il a subie à l’Elysée et au Quai d’Orsay.
« En tout état de cause, nous attendons la tournée nationale du CAP 2015 annoncée pour les prochains jours, pour exiger que l’équation du vol des vingt points par le candidat Faure soit démontrée de bout en bout aux populations, sans sauter les étapes. Ce n’est que cet exercice qui nous permettra de comprendre ce que jusqu’ici, nous continuons de considérer comme une affirmation gratuite, pour ne pas dire une provocation », propos d’un responsable UNIR de la commune de Lomé.
Tout compte fait, la déclaration liminaire de Jean-Pierre FABRE décortiquée de bout en bout, prouve à suffisance qu’au sein du CAP 2015, il n’y a plus d’objectif politique à atteindre. Les militants de cette coalition qui attendaient de grandes décisions politiques de la part de leur mentor, sont restés sur leur soif en quittant l’Hôtel Ibis, cadre retenu pour la conférence de presse.
Cependant, l’aisance et la facilité avec lesquelles le CAP 2015 a abordé et soutenu la cause des ouvriers donne à parier que cette coalition réussirait si elle se donnait comme mission de défendre les intérêts des couches démunies. Sa manière d’être utile aux togolais serait de persévérer dans l’humanitaire.
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