Dans le cadre des réformes constitutionnelles et institutionnelles inscrites dans l’Accord Politique Globale (APG), le Gouvernement sous l’instigation du Chef de l’Etat, a engagé des consultations qui ont abouti à un début de dialogue politique inter togolais depuis le lundi 19 mai.
Aux six points initialement retenus, nomination et les prérogatives du Premier Ministre, les conditions d’éligibilité du Président de la République, la durée et la limitation du mandat présidentiel, l’institution du Sénat et la réforme de la cour constitutionnelles, les délégués au dialogue ont bien voulu en ajouter d’autres.
Il s’agit entre autres du mode de scrutin, du cadre électoral, des élections locales, de la HAAC de la Cour Constitutionnelle et de l’Armée. Mais un des points et le dernier notamment relatif aux mesures d’apaisement du climat politique portant sur des affaires judiciaires notamment la libération de Kpatcha et co détenus, la libération des individus interpellés dans le cadre des incendies. Ces derniers points relevant tous de la justice, pourquoi le CST voudrait il les voir trancher par un compromis par l'entremise de ce dialogue ? Sécurité des militants des partis politiques oui mais pourquoi libération des personnes détenues et annulation des poursuites dans l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé ?
Le CST n'est il pas en train de confirmer indirectement que les accusations portées contre elles dans le cadre des incendies sont vérifiées ? Il ne fait plus l'ombre d'un doute que le CST à travers l'opération Derniers Tours de Jericho a posé des actes malveillants et qu'il cherche aujourd'hui des portes de sorties. Si les leaders du CST n'ont rien avoir dans cette affaire d’incendie, qu'il ne cherche pas à dévier le dossier de son cours normal qui est la justice.
C'est le CST qui a toujours clamé avec insistance son innocence dans ces affaires de feu. Il n'y a donc pas de raisons à aller signer des compromis, sur une affaire où vous vous estimez victimes plutôt que coupable. Le dialogue politique ne peut pas avoir pour synonyme impunité. On ne peut pas au nom du dialogue politique lâcher des pyromanes et criminels comme cela. Et les victimes dans ce cas, que vont-elles faire ? Et plus curieux encore cette revendication des responsables du CST, c'est que ces femmes commerçantes qui ont tout perdu dans les flammes sont présentés comme leurs militantes de première heure. Alors le CST a-t-il pensé à elle en voulant que le dossier des incendies se règle dans une chambre close de Togo Telecom ?
Au-delà de tout, il est important de rappeler que après les inculpations de la justice togolaise dans cette affaire des incendies, le CST a cru utile de rendre public un rapport qui accable des personnalités proches du pouvoir comme étant celles qui ont mis le feu au deux marchés. Alors si quelqu’un doit demander l’aboutissement de ce dossier, sa devrait bien être ceux qui ont été inculpés afin que l’opinion ait la certitude qu’ils sont blancs et comme neige dans cette affaire. Ensuite, nous vivions dans un pays où la séparation des pouvoir est une réalité et il est à peine croyable que des gens qui se disent avoir en leur sein des éminents juristes confondent le pouvoir exécutif au pouvoir judiciaire.
L’Etat a le devoir de protéger les citoyens contre les malfaiteurs quel-qu’ils soient et il ne doit jamais accepter de compromis sur tout ce qui touche à la justice. Il doit en être ainsi pour l'affaire Kpatcha Gnassingbé que curieusement l'ANC intègre ses sujets au dialogue. Quel deal y a-t-il entre Kpatcha Gnassingbé et l'ANC ? Au finish on se rend à l'évidence que le CST/ANC jouent à un jeu obscure.
Il faudrait que la justice aille au bout de ce dossier d'incendie et que les coupables soient présentés publiquement aux togolais. Si après les victimes et le peuple trouvent qu'il faillent les gracier, le Gouvernement en avisera.
Kpélafia Biva
L’Eveil de la Nation N°359 du 23 mai 2014