(Comité d'Action pour le Renouveau (CAR), Lomé, Togo, 15 juin 2001)
Le Président National du CAR, Me Yawovi Agboyibo, a reçu le 14 juin 2001, une citation à comparaître le 20 juin à 8 heures devant le tribunal correctionnel de Lomé pour avoir, selon la citation, porté atteinte à l'honneur du sieur Kodjo Agbéyomé en lui imputant la responsabilité de l'assassinat de Kégbé Koffi le 30 septembre 1998 à Sendomé dans la préfecture de Yoto.
DE QUOI S'AGIT-IL ?
2. Entre-temps, début 1997, des membres du groupement, notamment Akomabou Kodjovi, ont approché Sowou Gnogbédji Nestor et Kégbé Koffi Mathieu responsables du CAR dans le canton de Sendomé pour leur proposer de les rejoindre, en les rassurant que le groupe s'était affilié au RPT et bénéficierait depuis lors de la protection de Kodjo Agbéyomé. Les deux responsables locaux du parti ont rejeté la proposition.
3. Dans la nuit du 29 septembre 1998, l'un des deux responsables locaux, Kégbé Koffi, fut assassiné à Sendomé. Le drame eut lieu en présence de plusieurs témoins, dont la mère de la victime, qui ont reconnu parmi les meurtriers le nommé Akomabou Kodjovi, toujours en liberté malgré sa condamnation à 10 années d'emprisonnement.
Le CAR a rendu public le 6 octobre 1998, en réaction à cet assassinat, un communiqué aux termes ci-après :
"… Depuis (l'approche du scrutin présidentiel du 21 juin 1998) plus de 100 miliciens du RPT, tous armés et se réclamant du parrainage de Kodjo Agbeyome sèment la terreur au sein des populations sans être nullement inquiétés malgré une lettre adressée à leur propos au Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité par Monsieur Gbone Henri, Député de la localité.
Dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 septembre 1998, des individus armés dont deux ont été identifiés ont pénétré le domicile de M.Kegbe Koffi Mathieu, responsable du CAR du canton de Sendome (préfecture de Yoto). Ils l'ont roué de coups, lui ont demandé de se mettre nu et l'on ensuite contraint de se mettre à quatre pattes. Il lui ont alors tiré des coups de feu dans l'anus et criblé de balles ses testicules. Kegbe s'est effondré. Et pendant qu'il gisait dans le sang les agresseurs lui ont assené un coup de poignard à l'abdomen. Il rendit l'âme sur le champ."
4. Le 23 octobre 1998, le sieur Agbéyomé Messan Kodjo, comprenant à sa façon le communiqué du CAR du 6 octobre 1998, a adressé au Procureur de la République une lettre par laquelle il se plaignait d'avoir été accusé d'être responsable du meurtre de Kégbé Koffi : "Dans un communiqué publié par le Comité d'Action pour le Renouveau (CAR), au sujet de l'assassinat de Monsieur Kegbe Mathieu, militant dudit parti, dans la localité de Sendome, Me Agboyibo, Président du CAR, - écrit-il - affirme que j'ai été l'instigateur de cet assassinat."
Et pourtant il ressort clairement de la lecture du communiqué du 6 octobre 1998 que le CAR se borne à rapporter que le groupement des malfaiteurs qui se comporte notoirement en milice du RPT, PRÉTEND, que Kodjo Agbéyomé serait son parrain.
La plainte, après une vaine tentative d'instruction à l'époque où le Président national du CAR était député à l'Assemblée Nationale, est gelée depuis le 21 mars 1999, date d'expiration de son mandat parlementaire.
5. Le sieur Agbéyomé Kodjo ayant constaté, selon les termes de son communiqué du 2 avril 2001 que "l'enquête OUA-ONU a évoqué dans son rapport l'existence de cette même milice qui serait proche de lui…", a décidé de "réactiver la plainte". Il convient de souligner au sujet de la Commission d'enquête OUA-ONU, que c'est à la suite de ses propres investigations menées sur place dans le canton de Sendomé qu'elle a conclu que "des miliciens armés, proches du pouvoir, qui seraient entretenus et encouragés par le Premier Ministre actuel, M. Agbéyomé Kodjo, agissant souvent en groupe, violeraient des femmes de paysans en présence de leur mari. Ils procéderaient également à l'enlèvement forcé de femmes pour les donner à d'autres hommes moyennant rétribution. Enfin, lors de ces visites nocturnes, les miliciens pilleraient les biens de leurs victimes."
C'est donc à cause du rapport de la Commission d'enquête ONU-OUA que le dossier a rebondi.
6. Le CAR rappelle que suite à cette relance, il a, par un communiqué en date du 31 mars 2001, porté à la connaissance du public, qu'il a appris que le Chef de l'Etat, le Général Eyadéma, a donné l'ordre de faire arrêter son Président national, Me Yawovi Agboyibo.
Il ressort aujourd'hui des pièces du dossier dont le Tribunal correctionnel est saisi, qu'il a été requis le vendredi 30 mars 2001 que Me Yawovi Agboyibo soit placé sous mandat de dépôt.
Le Juge d'instruction refusa par ordonnance en date du 03 avril 2001 de décerner le mandat de dépôt.
Il a été procédé à l'audition de témoins dont les déclarations ont servi de base au communiqué du CAR en date du 6 octobre 1998.
L'affaire revient à présent devant le tribunal pour être jugée en audience publique.
Le CAR considère que c'est l'occasion pour le Premier ministre Agbéyomé Kodjo de s'expliquer sur le genre de relations qu'il entretenait avec le groupement des malfaiteurs.
Le CAR informera la population togolaise et la communauté internationale de l'évolution du dossier.
Fait à Lomé, le 15 juin 2001
Le Président National,
Yawovi Agboyibo
Comité d'Action pour le Renouveau (CAR)
Courriel: yagboyibo@bibway.com
58, Avenue du 24 Janvier, Lomé Togo
BP. 06 – Tél : (228) 22-05-66 – Fax : (228) 21-62-54
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