Nul n’est indispensable, nul n’est incontournable. UNIR premier test réussi sans Pascal BOJONA.
Lorsqu’il a été éjecté du gouvernement, certaines personnes ont tout de suite vu venir la fin de règne de Faure GNASSINGBE. Directeur du Cabinet du Président, ministre de l’Administration Territoriale et porte-parole du gouvernement, le natif de KOUMEA et membre du Comité central du Pouvoir de Lomé2, Pascal BODJONA a connu presque tous les arcanes du pouvoir. Au point d’être considéré par plusieurs personnes comme le vrai capitaine du bateau, le vrai détenteur du pouvoir au Togo.
Aux yeux de celles-ci, éjecter BODJONA du gouvernement équivaudrait à un péché mortel commis par Faure GNASSINGBE. Ce n’était pas une sinécure, se débarrasser d’un homme comme lui, imposant tant par son physique que par son implication dans plusieurs dossiers de l’Etat. Les chroniqueurs, les courtisans et autres analystes politiques de première heure ne vendaient pas cher le tout nouveau parti UNIR et le pouvoir de Faure lui-même sans le « manitou » Pascal BODJONA.
A l’époque de faits, en pleine année 2012, le régime en place était alors secoué sur tous les fronts par les mouvements de contestations sans précédents. A côtés de ces dossiers, il y avait aussi les élections législatives que se devait d’organiser notre pays. Un vrai challenge donc pour le « petit » qui était appelé à prendre des décisions difficiles dans un moment difficiles. Pascal BODJONA n’était pas si incontournable. Ancien activiste du RPT dans les années 90, parvenu dans les plus hautes sommités du pouvoir en 2005 grâce à Faure GNASSINGBE qui l’a ramené dans sa valise de Washington où il occupait le poste d’ambassadeur, Pascal BODJONA a profité de la discrétion de son mentor pour se présenter comme le capitaine du pouvoir de Lomé 2. Ainsi il faisait croire de part son omnipotence (aussi bien physique que réel) qu’il était le propriétaire de tous les dossiers, le seul capable de tout décider à la place du roi.
Régulièrement des plumes commanditées nous faisaient comprendre qu’en réalité le Président de la République, Faure GNASSINGBE n’était qu’un pantin, un Président qui ne contrôlait rien dans le pays et le vrai détenteur du pouvoir au Togo c’était bien le Ministre « Grand Format », le GROS. On a encore souvenance de ces articles tous frais payés repris mécaniquement dans la presse et qui faisait de lui le pilier, l’homme dont Faure ne pouvait jamais se débarrasser quelques soit la nature des dossiers qui pouvaient l’accabler.
Dès la création d’UNIR le même menu nous a été servi comme quoi c’est Pascal BODJONA qui a mis sur pied ce parti politique. Même les médias internationaux comme La Lettre du Continent’’ numéro 634 du 3 mai 2012, nous ont appris que c’est Pascal BODJONA la tête pensante de la nouvelle formation politique du président de la République.
Et donc Faure ne pouvait point l’éjecter du gouvernement sans que son pouvoir ne prenne un coup. Douze mois plus tard tout le monde constate qu’en réalité le pouvoir que prétendait détenir ce Ministre n’était que de la paille. Les togolais ont presque oublié qu’il y avait quelque temps aucune heure ne pouvait passer sans qu’on ne parle de Pascal Bodjona à la télé ou à la radio.
L’incontournable ministre de toutes les affaires n’est plus aux affaires au pays et le Togo va bien peut-être même mieux. Le déluge tant annoncé n’a jamais eu lieu. Et le pouvoir de Faure n’a jamais pris un coup. Le grand tournant où on s’attendait à de graves difficultés sans BODJONA était l’implantation d’Unir et son premier test en tant que nouveau parti candidat aux législatives. Le pari audacieux a été gagné. Le Parti UNIR née de la dissolution du RPT est parvenu à s’imposer sur l’échiquier politique national malgré les embûches et les tribulations. Mieux encore, c’est dans une ambiance paisible et de transparence que se sont déroulé les élections législatives, un autre point sur lequel des personnes s’attendaient à voir Faure trébucher sans « le gros ».
Comme quoi nul n’est indispensable dans ce pays.
Toutes les analyses et les supputations commanditées pour faire peur au premier magistrat du pays ont été déjouées.