Ayant longtemps résisté à participer aux élections législatives pour cause d’insuffisance de conditions garantissant la transparence, l’opposition togolaise a enfin succombé au jeu du pouvoir en participant à une énième élection à laquelle elle croyait avoir le soutien de tout un peuple. Comme on pouvait bien s’y attendre, elle a, à tort ou à raison, fait le mauvais choix car le résultat n’est pas différent de celui qu’elle redoutait en résistant d’y participer.
Ce rêve de rentrer dans une assemblée démocratique pour baliser le terrain à l’élection présidentielle de 2015 qui devrait déboucher sur une alternance est aujourd’hui brisé. Le moins qu’on puisse dire est que cette nouvelle assemblée ne pourra que dresser le lit pour Faure Gnassingbé pour 2015. La grande réflexion reste de savoir si les forces démocratiques resteront là pour encore constater ou si elles chercheront à réfléchir autrement. En tant qu’observateur de la scène politique togolaise, je crois que deux alternatives s’offrent à l’opposition.
- La première alternative consiste à ce que les leaders actuels restent au front et changent leur méthode de lutte en excluant tout recours aux voies démocratiques. Et ceci, en n’oubliant pas qu’ils feront face à une armée et un système ancrés depuis plus de 50 ans. Je voudrais parler ici d’un Djotodia togolais qui, contrairement à la Centrafrique, ferait face à une armée très disciplinée, bien entraînée, bien équipée et suffisamment opérationnelle pour mater toute rébellion quelle qu’elle soit. La question reste de savoir qui va accepter de se djotodiser dans cas.
- La deuxième alternative consistera en des révolutions de palais pour renouveler la classe dirigeante de l’opposition démocratique, face à un Faure Gnassingbé qui renouvelle tout le temps son entourage politico-militaro-social, ou du moins, qui a su démocratiser son parti avec tout le courage qu’on lui reconnaît et qui lui a valu les résultats des dernières élections législatives.
Si l’opposition démocratique n’opte pour aucune de ces deux alternatives, il ne lui restera qu’à se gilchristiser pour aller s’acoquiner avec Faure Gnassingbé dans l’espoir de le combattre de l’intérieur. Mais là encore, elle ne doit pas perdre de vue qu’avant elle, certains se sont essayés et en ont fait les frais. Je ne voudrais pas citer les cas de Pascal Bodjona et de Kpatcha Gnassingbé.
Que l’Eternel bénisse le Togo !